Jean Puy (1876-1960) Sur la plage

Jean Puy (1876-1960)
Sur la plage, vers 1904
Huile sur papier collé sur toile
Signé en bas à droite
73 x 106 cm

Provenance : Ambroise Vollard, Paris
Vente Jean-Claude Anaf, Lyon, 1989
Collection du Musée de la Citadelle Vauban, Belle-Ile-en-Mer
Collection privée , Angleterre

Expositions : Un fauve en Bretagne, Musée des Jacobins, Morlaix, 22 juillet-12 novembre 1995 (n°52)
Catalogue Raisonné de l’Oeuvre Peint, Les Amis de Jean Puy, 2001, n° 12700 P. 74

Sur la plage est une œuvre très importante de Jean Puy permettant de comprendre ce qu’il cherche à mettre en place comme langage plastique moderne à cette époque. Le tableau a été peint vers 1904 (cat raisonné).

On voit Jean Puy s’abstraire, dès cette année, ce qui est très tôt, puisque la cage aux Fauves ne s’est pas encore tenue, des recettes conventionnelles héritées de l’impressionnisme.

Ici, l’artiste se confronte, entre autres, à un problème majeur de l’histoire de l’art : comment intégrer des personnages dans un paysage, dans un espace, sans passer par la perspective Euclidienne, sans utiliser les fragmentations de touches plus ou moins serrées, plus ou moins grandes, dédiées à chaque élément de la composition finale en fonction d’une hiérarchie de représentation. Dans les premières années du XXème siècle, Jean Puy , comme Matisse ou d’autres s’était servi de la touche néo-impressionniste (divisionniste) pour coller à la modernité. Mais dans ce tableau, il va plus loin.

La rupture qu’il réalise avec Sur la plage en est d’autant plus époustouflante. Il met en place les aplats de couleur, les cernes pour appuyer chaque composant de l’ensemble, et livre un tableau fait d’assemblage, de collage, en registres superposés, bien distincts. Il aboutit à une solution qui lui est propre pour donner au tableau son autonomie plastique.

Jean Puy aborde 4 fois la même année ( pour dire à quel point le projet  le passionne ) le même sujet avec des variantes, mais ce tableau par son synthétisme engagé est le plus réussi. Il ouvre la voie à Flânerie sous les pins ( Cage aux Fauves, Salon d’Automne, 1905).

Cette oeuvre, par son sujet , par sa qualité, par son importance (ancienne Collection Vollard, ancienne Collection du Musée de la Citadelle Vauban à Belle-Île en mer, exposé à la rétrospective de Morlaix en 1995) figure parmi les chefs d’œuvres de l’artiste.