Jean PUY, Baigneuses à Sauzon

http://www.redroomexpertise.fr/wp-content/uploads/2011/02/11821.jpgJean PUY (1876-1960)
"Baigneuses à Sauzon"
Huile sur papier collé sur panneau
Signée en bas à gauche
57 x 76 cm

Etiquettes d'exposition au dos : Jean Puy, Musée des Beaux-arts, Lyon, 1963 - Un fauve en Bretagne, Jean Puy, Musée des Jacobins, Morlaix, 1995, reproduite dans le catalogue de l'exposition.

Reproduite dans le catalogue raisonné sous le n°31017. Ancienne collection Madame Thévenin.

Estimation 8 000 / 10 000 €

Prix adjugé : 39 000 € frais compris

Dans un marché dominé par les grands artistes du début du XXe siècle, initiateurs du fauvisme que sont Matisse, Derain, Braque, Vlaminck et par rapport à la place prise par leurs contemporains dont les fortunes critique et historique sont moindres (Manguin, Camoin, Valtat, Friesz, etc…), Jean Puy demeure un artiste à redécouvrir. En effet, Jean Puy participa aux premières heures du fauvisme dès 1904, participant au Salon d’automne mythique de 1905 avec la Cage aux fauves, il fut soutenu très rapidement par Ambroise Vollard. Cependant, ayant été appelé à la Première Guerre Mondiale, il fut absolument terrassé par ce qu’il y vécu et son retour à la peinture dans les années vingt se fit dans la douleur, comme pour de nombreux artistes quelque fut leur bord.

Ainsi, la première période de Jean Puy, entre 1900 et 1914, révèle de nombreux tableaux de grande qualité dans une écriture qui lui est propre où l’on retrouve les accents fauves, expressionnistes et les principes plastiques élaborés par les avant-gardes de cette époque.

Par contre, les tableaux de la seconde période de son œuvre, après 1920, ne sont pas toujours à la hauteur de l’espérance que l’on peut y mettre.

Cependant, Jean Puy fut un vrai peintre au tempérament de coloriste audacieux et parfois, certains tableaux peints après les années vingt rejoignent en qualité ceux de la meilleure époque fauve. Il en est ainsi de ce tableau "Baigneuses à Sauzon" qui regroupe en une seule œuvre, toutes les caractéristiques recherchés chez un grand artiste du début du XXe siècle.

Le sujet, plaisant et moderne, en rien anecdotique, ceci par la représentation des baigneuses dans des maillots de bain modernes, dans une scène tirée du quotidien ordinaire.

La composition, audacieuse, photographique, basée sur une grille rythmée par trois plans verticaux (personnages de gauche, plan médian et personnage de droite) et trois plans horizontaux (premier plan, ligne d’horizon et ciel) coupés par une diagonale partant de droite à gauche. Les personnages de dos ignorant le spectateur, les rochers du fond, dans l’ombre, prennent une importance de premier plan. On est dans la peinture pure.

La lumière, magnifiée dans un contre-jour maîtrisé à son plus haut niveau par l’artiste sans pour autant tomber dans la facilité.

A ce stade de son art, Jean Puy fait preuve d’un dépassement du fauvisme pour atteindre une œuvre véritablement personnelle.

Les amateurs ne s’y sont pas trompés, poussant cette œuvre jusqu’à 32 500 € au marteau, permettant ainsi à Jean Puy d’établir l’une de ses plus hautes enchères au niveau international depuis plusieurs années.